Qi gong

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Comme la plupart des disciplines anciennes, il est difficile de donner une date précise à l’apparition du Qi Gong.

D’après des dessins retrouvés dans un tombeau près de la ville de Changsha (Chine continentale) en 1973, la pratique de ces exercices – aussi appelés Daoyin – remonterait à la dynastie des Han, qui régna de 206 av. JC à 220 ap. JC.

Tableau du Daoyin du tombeau numéro 3 des Han de Mawangdui (province du Hunan)

Après la dynastie des Han, la pratique a encore évoluée pour arriver là où elle en est de nos jours.

Sous les dynasties du Nord et du Sud (420 – 589) avec l’introduction du bouddhisme en Chine, la pratique est devenue davantage physique, se basant sur de nombreux étirements pour tonifier le corps.

Sous le règne des Tang (618 – 907), le Qi Gong est redevenu une discipline reposant sur la respiration en accord avec la conception du monde taoïste.

Le but était alors de permettre une bonne circulation des fluides énergétiques et sanguins dans l’organisme.

Empereur Tang Xuanzong
Empereur Song Taizong

La discipline a encore évolué avec l’avènement de la dynastie Song (960 – 1279) qui a été plus que favorable aux exercices en position assise et allongée.

C’est également à cette période, troublée par la guerre avec les barbares et diverses famines, qu’un général de l’armée chinoise aurait inventé la version martiale du Qi Gong.

Sous la dynastie des Ming (1368 – 1644) la pratique est redevenue plus traditionaliste en se basant sur la conception que les Han en avaient.

Des exercices censés prolonger la longévité, ont également été ajoutés.

Empereur Hongwu
Empereur Kangxi

C ’est sous la dernière dynastie chinoise, celle des Qing (1644 – 1911) que la forme ancestrale du Qi Gong a réellement évoluée ; notamment avec l’ouvrage illustré et rédigé par Wang Zuyuan, intitulé « Neigong Tushuo » qui regroupe tous les courants ayant influencé la pratique du Qi Gong au travers des âges (confucianisme, bouddhisme, dimension martiale, taoïsme et médecine traditionnelle).

Il s’agit probablement de l’un des ouvrages les plus importants portant sur la discipline. 

Enfin, ce n’est qu’avec l’avènement du parti communiste que la pratique a été encadrée et réglementée malgré une période de prohibition au cours des années 1970.

Le Qigong est un art de santé qui réunit les différentes techniques corporelles, respiratoires et méditatives issues de la tradition chinoise.

Ces exercices sont pratiqués en Chine depuis des millénaires pour leurs bienfaits autant sur le plan de la santé physique que mentale.

Le terme Qi Gong se décompose en deux sinogrammes :

Qi (氣 )

Dans la philosophie chinoise ancienne, le Qi est une force naturelle qui emplit l’univers.
Le Qi est un mot chinois qui a pour traduction « vapeur », « exhalaison », « fluide », « influx », « énergie », le terme le mieux adapté étant « les souffles ».

Il s’agit d’un concept essentiel de la culture chinoise. Le Qi serait à la base de notre santé et de notre vitalité.

Gong (功)

qui désigne la maîtrise d’un art qui s’acquiert au terme d’une pratique et d’une discipline régulière.

Le terme Qigong désigne donc des exercices qui impliquent un travail sur l’énergie vitale.

C’est un art qui nous apprend à cultiver et à équilibrer nos énergies.

Les exercices de Qigong combinent toujours trois aspects :

1 – Des postures et des mouvements : qui sont plus souvent lents, fluides et circulaires.

Ils s’accordent à notre physiologie et notre anatomie tant physique qu’énergétique.

2- Une respiration : qui est plus souvent lente, profonde et consciente.

3- Un état d’esprit: qui est le plus souvent plongé profondément à l’intérieur du corps, intimement lié à chacun de nos mouvements.

Ce sont ces trois aspects combinés qui permettent un travail profond sur les corps, physique, énergétique et émotionnel.

Quelques principes en Qigong:

L’axe Ciel Terre est l’axe, selon lequel le pratiquant laisse circuler l’énergie à travers lui, accueillant l’énergie Yin de la terre et l’énergie Yan du ciel.

On privilégiera l’effacement des courbures vertébrales, étirant la nuque et rétro-versant le bassin pour réduire la cambrure des reins.

Cette verticalité est très importante pour éviter les blocages. 

Le relâchement dans la posture :  Toujours ajuster les épaules, la colonne vertébrale, le bassin, le cou et la tête, selon l’axe Terre Ciel. Relâcher les tensions.

La lenteur : les exercices doivent être exécutés dans la lenteur pour unir le mouvement à l’esprit, pour prendre conscience des tensions et les relâcher.

Ainsi on sort du rythme effréné du quotidien et du stress.

La respiration : il s’agit de prendre conscience de la respiration afin d’atteindre la détente du corps et de l’esprit.

Pour être efficace elle doit être longue et posée.

Le ventre doit se gonfler à l’inspiration et se creuser à l’expiration.

Se mettre à l’écoute du corps et de l’esprit : profiter de l’instant, prendre un temps pour soi et être dans le présent, le ici et maintenant.

Accueillir le yin/yang : A l’inspiration, on accompagne généralement l’élan naturel d’expansion.

On sentira tout le corps en ouverture, tandis que s’abaisse le diaphragme et se déploie la cage thoracique.

Inversement, à l’expiration on fléchira sur les jambes pour s’enraciner davantage et accompagner la fermeture de la cage thoracique par un mouvement descendant. L’attention sera portée progressivement vers le bas du corps.

Tout le corps se vide de l’énergie usée, se préparant ainsi à être de nouveau empli d’énergie fraîche à l’inspiration suivante.

Le Qi est présent dans toutes les parties du corps.

Il circule le long de canaux énergétiques appelés méridiens.

Chacun des 12 méridiens que compte le corps est lié à un ou plusieurs organes.

Il existe en outre deux grands méridiens qui régulent le Qi des 12 méridiens principaux, les vaisseaux gouverneur et conception. 

Par ailleurs, laisser la langue au palais pendant un exercice de Qi gong permet à l’énergie de circuler librement entre ces deux grands méridiens.

Cette boucle s’appelle « la petite circulation céleste ». 

Selon les maîtres Qi gong, l’énergie vitale circulant dans tout le corps est produite, accumulée, stockée puis distribuée au niveau des trois centres vitaux.

D’autres lieux dans le corps ont une relation privilégiée avec l’énergie.

Les principaux sont :

Bai Hui, (point numéro 20 du méridien Du Mai ou Vaisseau Gouverneur), point des cent réunions, il est situé sur l’axe médian du crâne, à la verticale des deux oreilles.

C’est le point d’entrée de l’énergie Yang qui vient du ciel. On peut imaginer un fil qui part de ce point et qui nous relie au ciel.

Le Bai Hui nous « attire » ainsi vers le ciel, nous aidant à maintenir une position verticale.

Le Ming Men, parfois nommé « porte de la vie » est le point situé à l’opposé du nombril.

C’est en lui que réside la force des reins, notion si chère aux maîtres Qi gong.

Les Lao Gong, se situent au creux de la paume de chaque main.

En fermant le poing, il se trouve juste sur le point entre l’annulaire et le majeur.

Les Lao Gong étant des points de passage énergétique, c’est un des premiers endroits où le débutant en Qi gong peut ressentir l’énergie pendant un exercice.

Garder les mains détendues est un aspect important du Qi gong.

Yong Quan, est situé sous la plante des pieds.

Par ce point, on capte directement l’énergie de la Terre et on évacue les émotions négatives.

Au début de chaque exercice, on s’assure d’un bon ancrage au niveau des pieds.

Un peu comme un arbre, le corps est ainsi enraciné, stable dans sa partie basse et plus aérien et souple dans sa partie haute.

La pratique du Qi Gong est accessible à tous et à tout âge. Elle ne demande aucune condition particulière, juste une attention.

Le Qi Gong travaille simultanément sur le corps et l’esprit.

Le Qi Gong consiste à réaliser une série d’étirements et de mouvements lents et doux. Peu à peu, le corps retrouve sa mobilité articulaire.

Le Qi gong permet de faire circuler l’énergie au sein du corps pour l’optimiser et l’équilibrer.

Du point de vue de la science occidentale, les pratiques de Qi gong activent les mécanismes physiologiques et psychologiques naturels de l’auto-réparation et du rétablissement de la santé.

À voir également :

Qigong du Bois

Qigong de la Terre (à venir)

Qigong du Feu (à venir)

Qigong du Métal (à venir)

Qigong de l’Eau (à venir)

Daoyin Yangsheng Gong – Professeur Zhang Guangde